Chers amis,
Depuis le 17 novembre certains se posent la question de savoir qui sont les gilets jaunes.
Au départ les gilets jaunes identifiaient ceux qui utilisent ces tenues phosphorescentes pour signaler leur présence quand ils travaillent sur les chaussées. Ceux qui, du fait même de leur profession souvent difficile, prennent des risques et ont besoin de se signaler.
Ensuite les gilets jaunes ont désigné les cyclistes, ceux qui par choix ou par obligation ont opté pour un mode de transport durable. Ils prennent aussi des risques car toutes les chaussées ne sont pas aménagées pour eux. C’est pour ça que nous investissons 500 M€ dans le plan vélo et que j’invite tous les élus locaux d’Isère et de Navarre à se saisir de cette aide, comme j’ai déjà invité à le faire les 3 présidents d’intercommunalité de ma circonscription, qui ont seul pouvoir à demander ces aides.
Depuis le 17 novembre, les gilets jaunes sont devenus une expression sociale. Qui sont-ils donc réellement ?
La réponse est simple. Ce sont des français. Des français qui souffrent pour la plupart. Qui se sentent laissés pour compte. Qui pensent que l’Etat les a abandonnés.
Ce cri de colère, qui s’entend dans notre pays depuis lors, appelle a plus de considération de la part des pouvoirs publics. Personne ne peut contester leur droit d’expression. C’est un droit fondamental. Il constitue même l’une des bases de notre démocratie. Nous sommes un pays dont le corps social a toujours su se faire entendre. C’est honorable de se lever pour ses droits.
Ce premier weekend, ils étaient 280 000. Cela a été interprété comme un coup de force, qui nous disait de faire autrement. De faire mieux. De concilier la transition énergétique et l’accompagnement des plus fragiles.
Il y a ceux qui défilent et qui bloquent. Il y a ceux qui soutiennent avec un gilet jaune sur le pare-brise. Et il y a ceux qui témoignent l’avoir fait pour ne pas être bloqué, par peur, par contrainte.
Ce mouvement, s’il doit être entendu, et il l’est, doit aussi assumer ses responsabilités.
Le droit de manifester est absolu. Le droit de respecter l’ordre public l’est tout autant. La démocratie suppose de se faire entendre, de savoir écouter. La démocratie suppose d’être responsable et respectueux. La démocratie suppose d’accepter de se mettre autour d’une table et de dialoguer.
Ce mouvement se veut apolitique et indépendant. La vérité est plus nuancée : ce mouvement est hétéroclite.
Parce ce que s’il y a des gilets jaunes qui manifestent, il y a aussi les gilets jaunes casseurs des Champs Elysées qui piétinent la Marianne, celle qui guidait le peuple vers sa libération pour fuir les régimes totalitaires. Il y a aussi ceux qui viennent des extrêmes et s’engouffrent opportunément dans ce mouvement en quête d’anarchie. Ceux qui sèment le désordre et sont contre tout : contre l’impôt, contre l’Etat mais contre la diminution des services publics. Contre l’assistanat, mais contre la baisse des aides sociales. Contre la démocratie, mais ….
Parce que la démocratie est fragile, il faut savoir la préserver. Des responsables politiques de tout bord qui ont soutenu la cause des gilets jaunes comme si c’était la leur et comme si jamais depuis 30 ans, ils n’avaient eu la possibilité d’éviter cette situation. Comme si, jamais, Présidents, Ministres, Parlementaires, ou chef de grands exécutifs locaux n’avaient eu l’occasion d’améliorer les transports en commun, de lutter contre les inégalités sociales, de revaloriser les retraites et les minimums sociaux, de développer les énergies vertes, ou de développer les véhicules à énergie alternative. Comme si, jamais, certains n’avaient eux-mêmes jamais inventé la taxe carbone et tracé son itinéraire.
Il y a ceux qui n’ont pas mis leur gilet jaune. Par indifférence, par choix, par soucis d’écologie et de santé publique.
Il y a même ceux qui mettent un foulard rouge, manifestant ouvertement leur désaccord, que ce soit contre les gilets jaunes ou contre les pouvoirs publics qui laissent les blocages se poursuivre. Ceux-là, sont commerçants, artisans ou patrons et ont mis toute leur vie dans leur entreprise, petite, moyenne ou grande, qui ne tient peut-être qu’à un mois de décembre. Ceux-ci sont leurs employés et risquent à tout moment de prendre la porte, faute de clients ou de fournisseurs. Certains expérimentent déjà à leur dépend le chômage technique, avant le licenciement si les choses se poursuivent.
Il y a aussi ceux qui ne sont ni gilet jaune, ni foulard rouge mais qui sans couleur politique proposent leur aide, leurs idées, leur bonne volonté pour sortir de cette impasse, conscients des problèmes et de leur complexité. Courageusement, car à contre-courant,ils se sont manifestés ces derniers jours, et je les en remercie.
Nous écoutons et nous voulons porter un dialogue entre tous les français.
Avant même le 17 novembre, nous avions déjà mis en place des dispositifs d’accompagnement :
– Chèque énergie : www.chequeenergie.gouv.fr
– Prime à la conversion : www.primealaconversion.gouv.fr
– Indemnités kilométriques révisées : www.economie.gouv.fr/particuliers/bareme-kilometrique-2018
– Aide à la rénovation énergétique : www.economie.gouv.fr/particuliers/aides-renovation-energetique
Ces solutions, mal connues et insuffisantes, ont été complétées par une annulation pure et simple de la hausse de la fiscalité sur les carburants prévue au 1er janvier 2019.
En outre, afin de soutenir plus profondément la progression, pour tous, du pouvoir d’achat, un moratoire sur six mois a été institué. Durant cette période :
  • Pas de hausse des prix du contrôle technique ;
  • Pas de hausse des tarifs d’électricité et de gaz ;
Dans ce même temps, nous travaillerons pour donner plus de clarté à la dépense publique et pour continuer sa réduction. L’objectif est assumé, il faut qu’il y ait une baisse d’imposition pour tous et que les générations de demain n’aient pas à supporter le fardeau d’une dette qui n’est pas la leur. (2 340 milliards d’euros de dettes soit 99% du PIB).
Les mesures avancées sont concrètes. C’est pour cela que j’ai voulu les détailler ici. Mais peut-être aussi que ce n’était pas suffisant. C’est pour ça qu’il nous faut remettre l’ouvrage sur le métier. C’est ce que propose le Président de la République, pour peaufiner et améliorer les dispositifs d’accompagnement, afin que personne ne reste au bord du chemin, gilets jaunes ou non.
Votre députée,
Caroline Abadie

https://abadiecaroline.fr/?mailpoet_router&endpoint=view_in_browser&action=view&data=WzYsImNjZDdiYmZkYTBkOSIsMCwwLDQsMV0&fbclid=IwAR23u7_O2TDM0sRFbNmMo1zQ7OeD6g1T1lNe4mXfhg6LQ80FDMsrjwgl1Zc