Actus Nationales
Le 02-06-23

Rendre la route plus sûre, ne dépend que de nous !

3541 personnes sont décédées sur les routes de France métropolitaine et d’outre-mer l’année dernière.

Nous savons que dans le bilan 2023, nous compterons les 3 policiers dont le véhicule a été percuté à Roubaix, la semaine dernière, ainsi que cette fillette de 8 ans en balade à vélo avec sa famille au nord de Toulouse, puis une autre de 6 ans, à Trappes.

La vitesse est la première cause de mortalité sur nos routes. Depuis 2017, nous avons toujours soutenu les mesures, parfois impopulaires du gouvernement, qui pouvaient sauver des vies. Je pense bien sûr au passage de 90 à 80 km/h sur les routes départementales, à 2 fois une voie, sans séparateur central. Nous savons que cette mesure a en effet sauvé des vies, jusqu’à ce que certains départements repassent à 90km/h.

Mais l’autre grand facteur d’accidentologie, c’est la drogue, qui d’ailleurs se combine souvent à une vitesse inadaptée aux circonstances.

Plus de la moitié des personnes décédées sur la route, ont trouvé la mort dans un accident impliquant un conducteur positif aux stupéfiants (23%) ou avec un taux d’alcoolémie excessif (30%). Ces chiffres ne sont malheureusement pas nouveaux, mais les accidents médiatiques, telle que l’affaire Pierre Palmade, jettent un projecteur légitime sur ces accidents que nous devons essayer d’éviter.

Ça fait longtemps que nous savons que conduire en état d’ivresse est dangereux. Qu’on ouvre les fenêtres de la voiture en grand ou qu’on prenne 2 cafés, n’y change rien : la limite c’est 0,5 g d’alcool dans le sang, en gros 2 verres. Pour les jeunes conducteurs, pendant les 3 ans qui suivent l’obtention du permis, c’est 0,2 g / litre de sang !!

Pour le cannabis, des études sur simulateurs démontrent ses effets sur la conduite : augmentation de la prise de risques, difficultés à maintenir une trajectoire en ligne droite, temps de réaction augmenté, conduite hésitante, difficultés à évaluer les distances et à rouler à une vitesse constante, risque de ne pas pouvoir faire face à l’imprévu… Rien que ça…

Un monde sans accident n’existe pas. Un monde avec moins d’accidents impliquants drogue et alcool est possible. Nous devons renforcer encore nos mesures de sécurité routière. Nous le devons aux victimes et à leur famille. Je pense évidemment au commandant de police fauché la semaine dernière lors d’un contrôle routier à Vienne, à qui je souhaite un prompt rétablissement.

Et justement, renforcer les contrôles fait partie des mesures proposées par la Première Ministre dans son plan de renforcement de la sécurité routière. L’ambition est de passer de 800 000 contrôles à 1 millions. C’est considérable !

On pourrait bien sûr renforcer les peines en cas d’homicide. Il faut être intraitable avec ceux qui ont tué au volant de voiture, alors qu’ils étaient sous l’emprise de drogues.

Nous avons déjà durci les peines, je pense par exemple à la sanction en cas de refus d’obtempérer, ou de rodéo urbain.

Malheureusement, on le voit, cela ne suffit pas. Comme disait Robert Badinter, les délinquants ne se baladent pas avec un code pénal sous le bras. Pour le dire plus directement, les délinquants s’en fichent pas mal de la peine encourue.

C’est pour ça que je trouve intéressant de lancer la réflexion sur les modalités de soumission des usagers de stupéfiants à une visite médicale obligatoire qui permettrait peut-être de restreindre leur droit à conduire selon des modalités à définir.

Passage de 3 à 2 verres, éthylotest dans la boite à gant, un gentil SAM pour nous ramener, nos pratiques ont changé en matière d’alcool. Si l’usage de cannabis est toujours interdit, et pour longtemps je l’espère, il n’empêche que 10% des français en consomment régulièrement.

L’enjeu est de taille.

Les conducteurs alcoolisés voient leur risque d’être responsables d’un accident mortel multiplié par 17,8, tandis que pour ceux sous l’emprise du cannabis, ce risque est multiplié par 2. De plus, dans la moitié des accidents mortels liés à l’usage du cannabis, une alcoolémie supérieure à la limite légale est relevée. Ces facteurs conduisent à des vitesses inadaptées. Bref, il nous faut aborder ce sujet de façon multifactorielle, là où prévention, contrôle et répression se complèteront.

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