Actus Locales
Le 09-11-20

Newsletter du mois d’Octobre 2020

Si les terroristes avaient la courtoisie de se confiner !

Chers amis,
On aurait aimé que les terroristes aient le sens des responsabilités. Franchement, n’avions-nous pas assez de crise avec ce fichu coronavirus ? Il a fallu, au moment où une deuxième vague s’abat sur la France, plus fulgurante que la première, plus massive, que des fanatiques rageurs d’une religion qu’ils dévoient, nous frappent en plein cœur.
En plein cœur, parce qu’on ne doit pas toucher à l’école de la République, au cœur de la fabrique des citoyens, aptes à se faire leur propre avis, aptes à voter, aptes à comprendre le monde.
Plus massive et fulgurante, parce que rien qu’à l’hôpital Lucien Hussel où les personnels se battent, avec le feu sacré de ceux qui n’ont depuis 8 mois que la vie de leurs concitoyens en tête, acceptant tous les sacrifices, on a dépassé les 107 patients covid hospitalisés simultanément. Au pic de la 1ere vague, ce chiffre n’avait pas dépassé 60. Les indicateurs sont tous passés du vert foncé au rouge en quelques semaines car le virus n’est pas revenu par avion avec quelques touristes partis visiter les beautés du monde. Non, il s’est tranquillement tapi au milieu de nous tout l’été, profitant de nos bouteilles de blancs entre amis et de nos mojitos à la plage.
Ces plaisirs qui nous avaient tellement manqués. Cet art de vivre à la française que les Viennois (d’Autriche) apprécient autant que nous, mais que le terroriste combat car il ne le comprend pas. Pas plus qu’il ne comprend la liberté d’expression, le droit de blasphémer. Il est choqué et tue. Si nous devions tuer à chaque fois que nous sommes choqués, tous autant que nous sommes sur cette planète, on ne serait plus très nombreux. Qu’est-ce qu’être choqué ? Quelle est l’échelle universelle ?
Je suis choquée par le « oui mais », les gens qui condamnent l’assassinat d’un professeur, « oui, mais ». Samuel Paty a fait son travail avec droiture, intelligence et sensibilité. Les dessinateurs nous choquent pour nous faire réfléchir. Le terrorisme tue parce que lui n’a pas d’autres armes. Il est intellectuellement désarmé, il veut imposer son idéologie mortifère. Bien souvent il s’est nourri de l’islam radical qui, dans le cas de Conflans-Sainte-Honorine, a démontré son implication dans le passage à l’acte.
Mais attention à ne pas faire le jeu de ces autres qui me choquent par leur cynisme, qui se frottent les mains du gain électoral de tels attentats. Des étrangers en situation irrégulières soupçonnés de radicalisation, il en a été beaucoup expulsés : quelques 600 parmi les 872 qui étaient en France encore en 2017. Et 100 autres retourneront dans leurs pays d’ici la fin du mois, dans le respect des lois et des accords internationaux, car la France est un Etat de droit. Mais n’oublions pas que parmi les derniers 30 terroristes ayant agi en France, 22 avaient la nationalité française.
Il est toujours plus facile de polémiquer en temps de crise que de faire bloc, tous ensemble. Il en va des attentats comme il en va de la crise sanitaire.
Comment diminuer la circulation du virus, sans diminuer celle des humains ? Les Français ont quatre grands motifs de se déplacer massivement tous les jours : aller à l’école, aller au travail, faire des courses et se divertir. De toute évidence, confiner les enfants à nouveau, alors qu’ils ne sont que marginalement véhicule du virus, c’était condamner toute une génération. Confiner les entreprises qui ne peuvent pas télétravailler, c’était arrêter le pays. Restent les commerces et les loisirs. La suite vous la connaissez, elle tourne en boucle sur tous les médias du pays depuis bientôt une semaine.
Bien sûr, pour les commerces dits « non-essentiels », mais qui comptent pourtant dans notre vie quotidienne, cela va être une nouvelle épreuve. Les aides massives sont reconduites voire augmentées pour certaines. Je pense notamment à la possibilité de percevoir le fond de solidarité, quand bien même le « click & collect » serait profitable. Je ferai mes courses plus tard, comme beaucoup de Français, par solidarité avec ses entrepreneurs qui souffrent quand ils ne voient pas leurs clients, qui veulent vivre de leur travail, non pas des aides.
Sauver Noël, je suis pour. J’en ai ras-ll bol de 2020, moi aussi. Mais sauver des vies, c’est tout ce qu’il nous reste à faire. Quand une poignée de maires, comme l’y incitait l’association des maires de France, a voulu déroger à la règle, j’ai repensé à cet autre, dans un département voisin réclamant des dérogations au couvre-feu, pour, à peine 2 semaines plus tard, demander un hôpital de campagne ! J’en profite pour indiquer que tous dans ma circonscription ont été pris à partie par leurs administrés, mais tous ont avec responsabilité tenu le cap.
Concrètement, si l’Etat n’avait rien tenté, nous allions droit à la catastrophe : le tri entre les malades. Ce serait insupportable. Choisir entre l’accident de la route et le covid ! Si rien n’a démontré que les petits commerces soient des clusters en puissance, a minima, on peut espérer moins d’accidents de la route !
Mais bien sûr, je commence à comprendre le jeu politique. S’il y a une crise, vous n’en avez pas fait assez. Si vous l’enrayez, vous en avez trop fait.
La bonne nouvelle, c’est que dans cette tempête médiatique, les Français savent faire la part entre les polémiques et les vrais enjeux. Ils savent qu’il ne sert à rien de se diviser maintenant. Qu’il faut faire le dos rond. Ils approuvent à 70% ce nouveau plan. Relisez cette phrase si vous ne le croyez pas : les français approuvent quelque chose à 70% !!
Certains ont pourtant titré : « seulement 70% » ! Choquant non ?
Votre députée,
Caroline Abadie
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