Avec modération.

 

Chers amis,
Régulièrement, des forces de l’ordre ou des pompiers sont la cible d’attaques inadmissibles, qu’ils paient parfois de leur vie, comme récemment une gendarme écrasée par un véhicule qui refusait de s’arrêter à un barrage sur une route du Lot-et-Garonne. Mais aussi un chauffeur de bus, battu à mort pour avoir réclamé de valider son ticket, ou une jeune aide-soignante, traînée sur plusieurs centaines de mètres dans une rue de Lyon. Pour tous ceux-là, peu de mobilisation.
Certes, on peut parler de la violence dont la police fait parfois montre lors de certaines manifestations. Usage qui est légitime et encadré par la loi. Qui a pu, lors de manifestations tout aussi violentes, être parfois disproportionné. Ce n’est pas aux réseaux sociaux d’en juger, mais aux instances de contrôle, comme l’IGPN et l’IGGN, dont on peut débattre de l’indépendance. .
Mais on ne peut pas dire que la police nationale, c’est la police de Vichy. Qu’un maire puisse tenir en public ce genre de propos me révulse.
C’est devenu quotidien qu’on refuse d’obtempérer devant un policier ou un gendarme. Il faut se ressaisir. Sans ordre et force pour maintenir la cohésion d’une société démocratique, ce sera le chaos.
Les élus ont cette responsabilité de ne pas attiser les tensions qui traversent la relation complexe des citoyens avec leur police. Alors bien sûr la culture du buzz et du clash, portée par les réseaux sociaux et les médias d’information continue, pousse les médiocres à faire ce pas de côté pour prendre la lumière. Mais cette pratique déjà pathétique de la part d’un citoyen est intolérable, dangereuse et indigne d’un élu ceint de l’écharpe républicaine.
J’en appelle à la modération, qu’Alain Juppé qualifie de courageuse et exigeante, bien plus que la colère, qui est facile, si elle était encore justifiée. Il faut résister. Résister à la facilité. Et travailler peut-être à l’ombre du projecteur, c’est encore là qu’on est le mieux pour réfléchir sereinement, sur la durée, à la construction d’alternatives, de solutions, d’améliorations. Chaque élu, à son niveau, peut en prendre sa part.
Je voudrais à cet égard saluer le travail de certains de mes collègues que j’ai eu plaisir et fierté à soutenir dans ce parcours laborieux de la transformation. Particulièrement sur les sujets de sécurité, car la commission des Lois à laquelle j’appartiens en a fait son sujet prioritaire. J’en veux pour preuve la proposition de loi définitivement adoptée la semaine dernière, instituant des mesures de sûreté à l’égard des détenus ayant purgé leur peine pour faits de terrorisme. Indispensable suivi, pointage ou bracelet pour ne pas relâcher de personnes que les juges estimeraient toujours dangereuses malgré les cinq années et plus passées derrière les barreaux.
Ou encore le texte de quarante articles déposé ce mois-ci par mon collègue Fabien Matras sur les sapeurs-pompiers volontaires, qui une fois voté permettra une bonification des retraites, une reconnaissance de leur engagement comme volontaires, ainsi qu’un durcissement des sanctions contre les agresseurs de pompiers. Figure également dans ce texte dense l’instauration très attendue d’un numéro unique pour centraliser l’ensemble des appels d’urgence.
Il y a aussi cette autre proposition sur le continuum de sécurité, qui sera aussi discutée à l’automne, renforçant notamment les pouvoirs des polices municipales. Étendre le spectre de leurs interventions, améliorer leurs conditions de travail, et enfin leur permettre que l’armement soit la règle, le désarmement l’exception, et non l’inverse comme c’est aujourd’hui le cas.
Trois propositions de loi de mon groupe LREM, pour ne citer que celles-ci, issues d’un travail patient, loin du tumulte, de nature à renforcer la protection des Français dont nous sommes, nous élus, responsables politiquement, quand les forces de l’ordre et de protection civile sont quant à elles en charge de la mise en œuvre opérationnelle, sur le terrain, quotidiennement.
Pour leur dévouement et leur abnégation, au même titre que nous applaudissions les personnels au premier front du Covid-19, il faudrait se pencher à sa fenêtre le soir et frapper dans ses mains pour leur rendre hommage.
En espérant que quelques semaines de repos apaisent les esprits, je souhaite que nous puissions retrouver à la rentrée une nation unie dans les combats urgents et impérieux qui nous attendent sur de nombreux fronts – santé, sécurité, emploi, écologie …
D’ici là, comme nous le disions il y a quelques années pour un autre virus : « Restez prudents et sortez couverts ». Le coronavirus est toujours là.
Votre députée,
Caroline Abadie

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