Quand l’élu reçoit des messages positifs, des messages de soutien, c’est que l’instant est grave.
Oui, en effet. Souvent, voire quotidiennement, le Député reçoit des doléances, des critiques ou des insultes. Bon, ce n’est pas très épanouissant, mais on finit par s’y faire. Alors, quand les messages positifs affluent sur la réforme des retraites tels que « Ne lâchez rien », je me pose des questions sur les sondages…
Que l’on n’ait pas envie personnellement de travailler jusqu’à 64 ans, je le comprends, bien que ce ne soit pas le cas de tous les travailleurs.
Que l’on manifeste et fasse grève, je le respecte, c’est une liberté fondamentale dans notre pays.
Que l’on manifeste quand le Préfet l’interdit et qu’ensuite on se plaigne que les pompiers ne soient pas intervenus plus rapidement pour porter secours aux manifestants, c’est un peu plus difficile à comprendre. Chaque manifestant blessé est un blessé de trop et je suis plongée dans une profonde tristesse pour les victimes et leurs proches. Ce qui n’empêche pas de déplorer la présence de manifestants là où ils ne devraient pas être, le tout soutenu par des élus de la NUPES.
Mais le pompon, c’est quand des casseurs s’en prennent aux vitrines de magasins ou permanences de Députés, qu’ils mettent le feu à des voitures, qu’ils jettent des cocktails Molotov sur la Police.
Pour combattre … ? Combattre quoi au fait ? Les vaccins, la réforme des retraites, le 49.3 ? On ne sait plus.
M’enfin ! Les bassines dans les Deux-Sèvres ont fait l’objet d’une concertation ancienne et sont basées sur des expertises scientifiques du bureau de recherche géologique et minier qui indiquent que compte tenu de la nature des sols, de la profondeur des nappes, de l’inclinaison des rivières, etc. cette bassine à cet endroit « permettrait une amélioration globale du niveau des nappes » et que même le Marais-Poitevin « pourrait gagner en débit » et « pourrait améliorer les conditions de développement de la biodiversité. »
On peut remettre en cause la science, apparemment c’est à la mode, pour servir une idéologie soi-disant verte, mais on ne peut pas contester que nos agriculteurs aient besoin d’eau, non pas pour se baigner mais pour nous nourrir.
M’enfin ! La réforme des retraites a été votée et le Conseil constitutionnel saisi par la Première ministre, Élisabeth Borne. Mais qui sait dire ce qu’il y a dans cette réforme ? Qui sait qu’entre 62 et 64 ans, il sera possible de prendre une retraite progressive, sans perte de pouvoir d’achat ? Qui sait qu’en définitive les femmes partiront avant les hommes, contrairement à aujourd’hui ? Qui sait que la réforme Touraine de 2014 les concernait déjà ? Sauf à arrêter ses études à 21 ans, tous les travailleurs de moins de 40 ans avaient déjà l’obligation de travailler 43 ans et donc l’obligation de travailler jusqu’à 64 ans.
Qui peut le dire aux jeunes qui ont bloqué les lycées et les universités ?
Si tout le monde ne sait pas tout ça, c’est que l’on n’a pas été très bon en communication. M’enfin, quand on communique trop on nous le reproche aussi.
J’entends que la méthode est importante, je suis bien d’accord. Mais supprimer le 49.3 ou s’empêcher de s’en servir me semble dangereux. Ou alors il faut garantir au Gouvernement une majorité absolue, loin des rêves de proportionnelle de certains.
Partie en voyage d’étude, ces derniers jours, en Israël, je vois que la proportionnelle intégrale impose des coalitions. 17 partis à la Knesset se battent les 120 sièges. Sans 49.3 le pays a subi cinq dissolutions au cours de ces 3 dernières années. Pas de quoi faire avancer un pays.
Je passe ici mes critiques à l’égard de la politique du gouvernement israélien en place. Je compare la capacité de réforme de deux pays en proie simultanément à des mouvements de grève et des manifestations, dotés d’institutions totalement différentes. Et je me dis que notre Vème République, à force d’être triturée, perd de sa robustesse.
M’enfin, elle tient encore, ne la privons pas de sa dernière bouée.
