Chers amis,
J’ai travaillé presque 15 ans dans le recrutement, auprès d’entreprises de toute taille, de tout secteur d’activité partout en France. Sur ces 15 années, bien sûr, il y a eu des périodes, 2003 et 2008, pendant lesquelles ces entreprises recrutaient moins, ou certaines ne recrutaient plus du tout voire licenciaient du personnel. Mais toujours, même au plus bas de ces crises économiques, il y a eu des entreprises qui ne trouvaient pas les ressources humaines dont elles avaient besoin pour prospecter, produire, accompagner le développement d’un marché, l’expansion d’une filiale, remplacer un baby-boomer parti à la retraite.
Mon métier était de les aider à recruter et renforcer l’attractivité de leur entreprise et de leurs métiers.
Au plus près de société multinationale, PME ou startup dans l’accompagnement de leur politique de recrutement, au plus près pour savoir ce qu’une entreprise était prête à débourser pour trouver la perle rare.
Je me rappelle de cette société d’assurance qui recrutait, tous les ans, comme ses concurrents des centaines de commerciaux sortis de BTS et qui louait le stade de France pour son événement de jobdating.
Quelques années plus tard, je fais le même constat lors de mes rencontres avec les entreprises d’Isère. Certaines de ces entreprises m’ont fait part, elles aussi, de problèmes de recrutement. Mais également, des difficultés à grossir de peur de dépasser les seuils : « de la somme d’ennuis à grossir ». Il existe des entreprises partout en France, qui préfèrent perdre une commande plutôt que de recruter.
En face, il y a 5,6 millions de chômeurs (avec ou sans activités) … avec des freins de retour à l’emploi : problème de mobilité, problème d’adéquation aux besoins des entreprises, problème du retour à l’emploi après une longue période de chômage…
Il n’y aura pas de solution miracle, ni de potion magique qui marcheraient dans l’instant. Libérer les entreprises de tous les effets de seuil, pour qu’elles n’aient pas peur de grandir ; libérer la formation professionnelle pour que les filières d’apprentissage répondent au besoin en recrutement ; rénover l’orientation pour que les jeunes connaissent le bassin de l’emploi dans lequel ils veulent vivre ; augmenter la prime d’activité pour aider l’organisation des personnes de retour à l’emploi…
L’implantation de nouvelles entreprises sur le territoire, comme Hexcell à Roussillon, nous fait espérer l’arrivée de nombreuses autres entreprises dans notre pays. La Ministre du Travail, Muriel Pénicaud, lors de sa visite à Vienne en ce mois d’Octobre, a pu le rappeler : nos infrastructures et nos services publics bien sûr doivent aider à cette conquête mais les dernières mesures prises par le gouvernement aussi :
  • Renforcer le dialogue social, avec les Ordonnances Travail,
  • Favoriser la croissance des entreprises, via la transformation de la fiscalité (baisse de l’impôt sur les sociétés de 33% à 25% en 5 ans) et avec la loi PACTE (simplification des seuils),
  • Développant les compétences, avec la loi « Avenir professionnel » sur la formation et l’apprentissage, et le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) qui va permettre de former 1 million de jeunes et 1 million de personnes éloignées de l’emploi pendant le quinquennat, grâce à un investissement de 15 Mds € sur 5 ans.
De l’Isère Rhodanienne au nord du Nord-Isère : métiers de la chimie, de la logistique, sans oublier les commerces de proximité sont autant de secteurs qui recrutent. Des métiers mal connus, qui pourtant se sont réinventés grâce aux avancées technologiques. Prenons l’exemple du tableau de bord d’un chauffeur de car qui n’a, aujourd’hui, rien à envier au cockpit d’un Airbus. Ou encore celui du chimiste du 21ème siècle, assisté par ordinateur, loin de l’image d’Epinal qu’on en a.
Ce mois-ci, de nombreux forums étaient organisés par les agences Pôle Emploi, dont celui de Villefontaine qui montait un très bel événement de jobdating, en partenariat avec les Cars Faure, dans leur hangar de Valencin. Événement réussi, qui a attiré plus de 200 chercheurs d’emploi.
Initiative à valoriser. Initiative innovante et au cœur même du métier dans un but simple : poursuivre le travail que nous faisons chaque jour en faveur de l’emploi.
Depuis 2017, le chômage a baissé (105 000 demandeurs d’emploi en moins entre août 2017 et août 2018), et les créations d’emplois sont au plus haut, comme le montrent les chiffres publiés par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) :
– Plus de 2 millions de déclarations d’embauches ce trimestre pour contrats de plus d’un mois, soit une hausse historique de +2,7% ;
– +10% d’embauches en CDI en 1 an ;
– Une progression qui concerne toutes les régions et tous les grands secteurs : construction, services, et même industrie.
Sans triomphalisme, il nous faut apprécier ces premiers résultats qui sont encore loin de l’ambition qui est la nôtre mais qui ne peut que nous encourager à poursuivre les réformes.
Votre députée,
Caroline Abadie

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