le 11 novembre 1918 prenait fin la Première Guerre Mondiale. Dans l’année qui suivit, en 1919, il y a donc tout juste 100 ans, furent signés les différents traités de paix entre les anciens pays belligérants.
Au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la carte de l’Europe fut bouleversée. Les empires centraux et leurs vieilles dynasties laissèrent la place à des Etats-Nations créés ou ressuscités, comme la Pologne.
La nouvelle Société Des Nations, ancêtre de l’ONU, fut fondée pour éviter une nouvelle guerre européenne. La Grande Guerre devait être la « Der des Der ».
Malheureusement nous savons aujourd’hui qu’il n’en fut rien.
Sans doute parce que des accords politiques qui font fi des réalités géographiques produisent souvent l’effet inverse de celui escompté.
Sans doute parce que la question des réparations de guerre a pris sur le pas sur celle de la réconciliation entre les peuples.
Sans doute aussi par manque de culture démocratique dans des pays qui jusqu’alors n’avaient connu que des régimes autoritaires.
C’est à l’aune du constat d’échec tiré de cette expérience de paix ratée que l’Europe emprunta un autre chemin au lendemain du second conflit mondial.
Le mythe de l’ennemi héréditaire fit place à la réconciliation entre les peuples afin de faire grandir la conscience d’appartenir à un même continent et d’avoir des valeurs communes.
Car s’il faut savoir faire la guerre pour préserver sa liberté, il faut aussi savoir faire la paix et la maintenir pour construire l’avenir.
L’Allemagne et la France, en paix depuis 1945, ont ainsi fait le choix, d’unir leur destin dans la construction européenne pour en devenir les moteurs.
Avec d’autres états de l’Europe occidentale, nous avons pris conscience des valeurs communes de notre civilisation : la dignité humaine, le respect des libertés de croyance et d’opinion et la recherche du progrès, dans tous les domaines.
Cela n’empêche pas chaque pays de conserver et de cultiver ses spécificités nationales, qu’elles soient historiques ou culturelles par exemple. C’est même une richesse.
Mais à l’échelle de l’Europe, ce qui nous unit est plus important que ce qui nous sépare.
Nous venons de fêter il y a deux jours les 30 ans de la chute du Mur de Berlin, qui mit fin à la partition du continent.
Cette unité retrouvée, nous la pensions acquise pour toujours.
Mais dans certains pays, le sentiment nationaliste resurgit, caricaturant une Europe qui serait responsable de tous les problèmes.
Les différences prennent le pas sur les points de convergence.
Et c’est ainsi qu’un référendum sur le maintien ou la sortie de l’Union Européenne dans la plus vieille démocratie d’Europe débouche sur le BREXIT.
Comme si l’indépendance politique allait résoudre tous les problèmes et éteindre la colère des peuples qui grondent.
Notre devoir à toutes et à tous est de réaffirmer cette volonté de perpétuer cette communauté de destins pour lutter contre le sentiment nationaliste et ne plus jamais avoir à commémorer de nouveaux armistices.
