Rapporteure de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale « visant à identifier les dysfonctionnements et manquements de la politique pénitentiaire française », Caroline ABADIE, députée de la 8e circonscription de l’Isère, a présenté mercredi 12 janvier son rapport et ses propositions au terme de 6 mois de travaux.

S’appuyant sur l’audition de 135 personnes -représentants de l’administration et des personnels pénitentiaires, acteurs associatifs, entreprises…- et des visites de terrain, ce rapport dresse un bilan complet de la situation des prisons françaises, évalue les mesures engagées ces dernières années pour répondre aux principaux enjeux : surpopulation, réinsertion, détenus mineurs, radicalisation… et formule des recommandations pour l’avenir.

La commission d’enquête a en particulier pu constater que la construction de 15 000 places entre 2017 et 2027 suit, à ce stade, une programmation financée et réaliste.

« Convaincre les élus locaux a été une grande difficulté, mais elle a été visiblement surmontée » indique Caroline ABADIE.

La commission d’enquête a aussi pu établir que les réformes pénales de ces dernières années étaient de nature à résorber la surpopulation carcérale, et incite bien sûr à poursuivre l’effort fait sur les alternatives à la détention, le bracelet électronique et les travaux d’intérêt général (TIG) par exemple.

« Les alternatives à la détention existent. C’est le cas du centre de prise en charge pour auteurs de violences conjugales que nous avons créé en Nord-Isère. Il faut que d’autres établissements spécialisés, en fonction du type d’infraction ou du profil des délinquants, poussent partout en France pour offrir aux juges d’autres outils de sanction et de réinsertion ».

Si le travail et les progrès accomplis sont remarquables, particulièrement ces dernières années, les 55 propositions de ce rapport tracent également des pistes de réflexion et d’action, pour améliorer les conditions de travail des personnels ainsi que les conditions d’incarcération des détenus et mieux faire connaître le rôle que jouent les prisons pour leur réinsertion.