Quand certains débats ne font pas honneur à notre démocratie, d’autres, heureusement, se passent dans le respect et l’écoute.
Vous l’avez compris, je déplore le débat cacophonique qui s’est tenu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale sur la réforme des retraites. Je le déplore évidemment, car il n’a fait émerger aucun argument, qu’il a donné une image lamentable de la représentation nationale, qu’il n’a pas été au bout des sujets. Alors que sur ce même sujet, les manifestants ont tenu la rue dans le calme. Alors que les opposants à la réforme, ceux que je suis allée rencontrer par exemple au marché de Vienne, m’ont exposé respectueusement leurs arguments et ont écouté les miens. Je crois bien que les Français n’ont pas envie que le débat d’idées s’efface devant l’outrance.
En contraste, le débat que nous avons organisé, avec quelques-uns de mes collègues parlementaires de la majorité, sur le sujet tout aussi délicat de la fin de vie, démontre que l’écoute crée la convergence. De cette convergence naissent des compromis loin des compromissions, qui servent bien souvent et bien mieux l’intérêt général.
Ce débat sur la fin de vie n’est pas fini. Nous avons prévu de poursuivre la réflexion autour de tables rondes qui se tiendront le 9 mars prochain à la Ferme de Malissol. Après avoir entendu les arguments des associations militantes, des professionnels en soins palliatifs et des publics éclairés, nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés pour cogiter sur le bilan de la loi Clayes-Leonetti, l’état des services du soin palliatif en Isère, l’émergence de nouveaux métiers, la place du patient et l’accompagnement des familles dans ce processus de choix.
Sur la fin de vie, j’avais pris l’engagement avant mon élection que j’animerai un débat citoyen où tous les points de vue pourraient s’exprimer. C’est un sujet qui concerne chacun d’entre nous, qu’il s’agisse de nous-mêmes ou de nos proches. Le débat citoyen, tout le monde l’appel de ses vœux.
Le débat démocratique peut donc servir deux objectifs antinomiques : cliver la société ou motiver la convergence d’idées.