Chers amis,
Dans cette newsletter, j’essaye de partager avec vous ce que je vis, vois et pense. J’ai exprimé mes interrogations, mes doutes, mes combats, mes espoirs.
Pourtant une étude récemment réalisée par l’IFOP à la demande de mon groupe parlementaire faisait le constat que, même parmi nos sympathisants, on ignore bien souvent le contenu de la mission du député.
Peut-être est-ce dû au fait qu’il y a autant de manière de remplir cette mission qu’il y a de députés ? Et un député peut aussi évoluer dans son fonctionnement, c’est du moins mon cas depuis juin 2017.
Le mieux est encore de vous parler des violences conjugales, qui illustrent parfaitement la mission du député, telle que je m’efforce de la remplir.
Dès l’élection de juin 2017, de nombreuses sollicitations ont afflué de toutes parts, tant de particuliers que d’associations, chacun voulant présenter à la nouvelle députée, ses projets ou ses problèmes. Parmi ces sollicitations, celle d’une association œuvrant sur le bassin viennois en faveur de l’hébergement des personnes vulnérables et notamment des femmes victimes de violences conjugales. Il s’agit de l’association RIVHAJ qui comptait à cette époque 7 places pour femmes battues et qui sollicitait mon appui pour obtenir 3 places supplémentaires. Je soutenais immédiatement cette demande.
Le député fait des courriers quand il y a un grain de sable dans les rouages de l’administration ou pour soutenir des dossiers jugés importants. Mais le plus souvent tout se passe bien.
Cette rencontre aura eu un autre mérite, au-delà d’accompagner une association, celui de me sensibiliser davantage à ce sujet complexe des violences conjugales.
C’est pourquoi, lors du débat de la loi contre les violences sexistes et sexuelles, adoptée en août 2018, j’ai été favorable à ce que l’on renforce la protection des enfants en les considérant comme victimes directes dès lors qu’ils vivaient dans un foyer violent.
Alors, le 3/9/19, en même temps que le Grenelle des violences conjugales lancé par la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène SCHIAPPA je réunissais à Vienne le Procureur, la police nationale, la gendarmerie et les associations, RIVHAJ et l’APRESS. Ce fût un moment clef qui m’apprit beaucoup. Cette table ronde me permit de me faire un avis sur différents dispositifs et d’identifier des pistes de travail essentielles à développer.
En parallèle, le groupe LaREM à l’assemblée nationale a formé des binômes régionaux de députés qui pourront soumettre à la secrétaire d’État des propositions bien avant la fin du Grenelle prévue le 25 novembre. J’ai été désignée avec ma collègue Olga Givernet, députée de l’Ain pour conduire en région Auvergne-Rhône-Alpes ce travail de terrain.
« En chaque homme, il y a le meilleur mais aussi le pire. Le problème c’est de cultiver le meilleur et d’éliminer le pire ». Cette déclaration du Président Jacques Chirac, qui vient de nous quitter, trouve aujourd’hui une certaine résonance, alors que nous sommes collectivement mobilisés par le Grenelle des violences conjugales. Sensible aux sujets à forte dimension humaine, comme la lutte contre le cancer ou encore l’inclusion des personnes handicapées, il avait également soutenu l’adoption d’une mesure permettant l’éviction du conjoint violent du domicile conjugal, lors du débat sur la réforme du divorce en 2004.
Puisque sans auteur il n’y aurait pas de victime et puisque de nombreux collègues s’attellent déjà à améliorer la prise en charge des victimes, nous décidons donc de nous concentrer sur les conjoints violents.
Nous étudions donc tous les leviers d’action pour agir contre le passage à l’acte et la récidive des auteurs et pour éliminer ce qu’il y a de pire en eux. Deux années à siéger à l’Observatoire de la Récidive et de la Désistance et à co-présider le Groupe d’Etudes Prison de l’assemblée nationale, ne sont pas étrangères à ce choix.
Afin de préparer ces rencontres à travers toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, nos attachés mènent de nombreux entretiens téléphoniques.
En parallèle, trois propositions de lois, LaREM et LR, sont déposées pour instituer notamment un système de bracelet électronique afin de maintenir éloigné le conjoint vraisemblablement violent. Avant toutes poursuites ou condamnations pénales, ce dispositif serait prononcé par le Juge aux Affaires Familiales. Dans ce cadre, 3 semaines d’auditions sont au programme pour entendre procureurs, avocats, victimes et associations afin de corriger et affiner ce texte brut.
En parallèle, encore, la Délégation aux Droits des Femmes de l’Assemblée organise des auditions de ministres et des déplacements sur le territoire. Dans ce cadre, Ministre de l’Intérieur et Garde des Sceaux, ont réagi positivement à une proposition que j’avais recueillie à Vienne le 3/9/19, consistant en l’organisation de cellule locale et pluridisciplinaire pour améliorer la détection de victimes.
En parallèle, toujours, tous les autres dossiers continuent d’avancer au niveau local comme au niveau national : je pense notamment au projet d’irrigation porté par des agriculteurs, aux nombreux dossiers de demande d’AVS qu’il a fallu soutenir en ce mois de septembre, aux amendements sur la loi bioéthique, issus de mon rapport sur les majeurs protégés rendu en juin, à la rédaction du rapport du groupe d’étude prison sur les conditions de travail des surveillants, à la préparation du débat sur l’immigration finalement repoussé à octobre, suite à l’hommage national rendu au Président Chirac.
J’écrivais ici, dès le début de mandat, que je n’avais malheureusement pas le don d’ubiquité. Pourtant, je dois admettre qu’avec une équipe solide et une meilleure organisation, s’il est toujours impossible d’être présente partout, il est devenu possible de couvrir de nombreux sujets en parallèle et de rencontrer beaucoup de personnes sur la circonscription.
C’est un peu comme le cours de géographie de mes fils. Il y a de nombreux sujets parallèles mais aussi des méridiens qui permettent de croiser les sujets nationaux aux sujets locaux. C’est même là, le sens premier de la mission d’un député. Le tout étant de ne pas perdre le Nord.
Votre députée,
Caroline Abadie

 

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