Septembre 2017, je suis invitée par Martine Faïta, maire de Pont-Evêque, à accompagner les jeunes écoliers à rejoindre leurs amis et leurs nouveaux professeurs pour amorcer une nouvelle année scolaire.
Certains ont la boule au ventre, d’autres sont très joyeux de retrouver le chemin de l’école et des copains. Un moment toujours particulier qu’est une rentrée scolaire.
Très rapidement, je comprends que ce ne sera pas forcément un moment de joie pour certains. Plusieurs enfants porteurs d’un handicap se retrouvent sans Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS). Ils ont pourtant bien reçu une notification stipulant la mise à disposition d’AVS dès la rentrée.
A cet instant, je souhaite mieux appréhender ces rouages et me fixe un objectif :
Faire bouger les lignes.
Pour obtenir le droit, pour son enfant, de bénéficier d’un AVS, les démarches s’avèrent longues et délicates. En moyenne une année est nécessaire pour obtenir la notification nécessaire au recrutement de l’auxiliaire.
Puis il faut encore quelques mois de va-et-vient pour voir la personne en chair et en os au côté de son chérubin.
A savoir que pour la partie recrutement, trois entités entrent en jeu :
- L’établissement scolaire
- Pôle Emploi
- Un centre de mutualisation, en Isère, c’est le Lycée de Grésivaudan qui jour ce rôle
Et lorsque l’AVS est en congés maladie depuis la rentrée de septembre, c’est toute la procédure qu’il faut reprendre à zéro pour la/le remplacer.
Ma première urgence aura donc été de résoudre la problématique de ces enfants privés de leurs AVS depuis septembre. A l’issue de plusieurs entretiens avec tous les services, une solution sera trouvée, l’AVS arrivera en janvier 2018. Cela fait 4 mois qu’un enfant l’attend. L’émotion de sa famille ne me laisse pas indifférente.
En rencontrant d’autres familles mais aussi d’autres élus et enseignants, on ne peut que constater que ce problème est récurrent et général. Je souhaite, à ce moment-là, alerter le gouvernement. Ma collègue et voisine députée, Monique Limon, au nom de toutes les familles touchées par cette problématique, interpellera Madame Cluzel, secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées le 1er février 2018:
« Mme Monique Limon attire l’attention de Mme la secrétaire d’État, auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées, sur les besoins en auxiliaires de vie scolaire (AVS). De nombreux enfants ayant reçu une notification d’AVS par les CDAPH ne sont toujours pas suivis par manque de personnel, ou parfois dans des délais difficilement acceptables par les familles et le corps enseignant qui doit pallier ces absences. Dans le secteur du Nord-Isère, ce sont plus de 70 enfants scolarisés qui sont toujours dans l’attente d’un AVS, indispensable soutien de l’élève en situation de handicap dans ses activités scolaires quotidiennes. Ce sont également des remplacements d’AVS qui ne peuvent-être assurés lors d’un arrêt maladie, comme c’est le cas d’un élève de la 7e circonscription de l’Isère dont les parents ont sollicité son aide. Aussi, elle l’interroge sur les raisons de ces dysfonctionnements et sur les mesures rapides et concrètes qui sont envisagées pour répondre à cette situation d’urgence pour de nombreuses familles plus de 4 mois après la rentrée des classes. »
https://www.facebook.com/moniquelimonlegislatives2017/videos/786316231554473/
En attendant une réponse concrète, et à l’heure où l’inclusion scolaire est une priorité, il est important de rappeler que le droit à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental.